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SUR LE SOL D’ALSACE

voix plus ferme et les domestiques allemands même se livraient à des paresses. Un relâchement se manifestait dans le service, mais Louise n’y remédiait pas, sentant qu’une détente était la bienvenue. La main lourde du maître laissait un répit, chacun en profitait pour avoir des rires francs, jaillissant de poitrines libres.

M. Ilstein revint et la maison reprit immédiatement son aspect figé.

Fritz partit pour Carlsruhe.

Louise, plus solitaire, promena sa tristesse entre les murs sans vie du manoir que la gaîté sonore de ses fils n’enchantait plus.

Wilhelm écrivait de longues lettres. Un étonnement s’en dégageait. Il trouvait que les Français montraient une liberté de penser exagérée. Il réprouvait ces façons et répétait que l’Allemagne comprenait mieux l’éducation d’un peuple.

M. Ilstein octroyait à son fils aîné un jugement sain et supérieur.

Fritz racontait peu de chose de sa vie d’étudiant. Il se réjouissait de venir aux fêtes de Noël.