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SUR LE SOL D’ALSACE

Pas un murmure ne sortit des lèvres de la servante et la vieille dame lui prit les mains et les serra silencieusement. Alors courageusement, Marianne demanda :

— Si madame veut me désigner mes occupations…

— Ma pauvre amie, reposez-vous… Ma servante suffit à la besogne… Vous tricoterez près de moi… nous avons tant de malheureux…

— Je suis habituée à aller et venir…

— Vous serez libre… Je vais vous montrer votre chambre…

— Que madame ne se dérange pas… je vais voir Élise…

Marianne sortit. Mme Hürting la suivit des yeux en poussant un soupir.

Peu d’instants après, elle la revit. Tout doucement, elle essaya de la faire parler, s’informant de Louise, de Fritz…

Mais, en entendant les noms de ceux qu’elle aimait par-dessus tout au monde, la pauvre femme éclata en pleurs violents. Le désespoir la terrassa comme une pluie d’orage saccage les plantes. En mots heurtés, elle avoua qu’elle ne