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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/197

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SUR LE SOL D’ALSACE

un vrai rayon dans la maison… vous ne venez pas assez souvent… ma mère sera heureuse… heureuse…

Et, rapidement, avec des gestes enveloppants, elle mettait Louise à l’aise, la débarrassant de son ombrelle et de son sac à main. Elle s’extasiait sur l’élégance de sa toilette « si française », soulignait-elle, et donnait à son parler, pour plaire davantage, une légère intonation alsacienne que Louise remarquait, attendrie…

Quand Mme Bergmann les rejoignait, les rires commençaient…

On discutait sur la manière de passer l’après-midi… Quelquefois le courage manquait pour faire une promenade, car la chaleur de l’été brisait les énergies… On restait alors dans le salon frais, avec une broderie qui s’ajourait entre les doigts souples ; l’heure du goûter interrompait ce moment de travail.

Elsa chantait de sa voix pleine, quelques vieux lieds allemands. Louise, remuée par la musique, remontait dans ses souvenirs… Elle oubliait sa vie présente, son âge, son mariage… elle se revoyait enfant, se promenant avec son