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SUR LE SOL D’ALSACE

tion très grande de se reconnaître si peu de chose dans sa demeure dont elle aurait dû rester l’âme agissante.

Tous deux s’acheminèrent vers l’avenue où Fritz guettait le voyageur.

L’après-midi glissait dans le crépuscule. Le soleil, rouge, n’était plus qu’une énorme lentille flamboyante qui coulait au fond du ciel, n’envoyant plus ni chaleur ni rayons.

Une chouette ulula.

L’odeur des verveines et des tabacs blancs se mélangeait pour ne former qu’un parfum enivrant, qui sortait en flots des massifs comme s’il suivait l’aimant lumineux.

Un bourdonnement envoyé par l’écho heurta le silence. Louise et Herbert simultanément s’écrièrent :

— Le voici…

Leurs yeux plongèrent dans le lointain. Un roulement éclata soudain plus près d’eux et bientôt ils virent la voiture. Ils firent quelques pas… Une main gantée s’agitait à la portière : celle-ci s’ouvrit et avant que le coupé fût arrêté, Wilhelm en descendit.