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SUR LE SOL D’ALSACE

Fritz s’agitait ; des mots passèrent sur ses lèvres ; son père le dévisagea :

— Que dis-tu ?

— Rien… répondit-il sèchement.

Louise, qui souffrait déjà depuis le commencement de cette scène, tressaillit au ton de son jeune fils, et lui jeta un regard désapprobateur.

M. Ilstein, choqué de cet irrespect, commanda :

— Je veux savoir ce que tu murmurais !…

Un silence plana. On entendit les pas feutrés du valet de pied qui apportait un autre service.

Fritz se taisait toujours. Son père dit avec un calme gros de menace :

— J’attends…

Louise supplia son fils des yeux. Wilhelm voulut faire une diversion, mais il se tut en entendant son père dire, pour la seconde fois, d’une voix que la colère changeait :

— J’attends…

Brusquement résolu, Fritz se décida :

— Je trouve que ces procédés sont déloyaux envers la France et que l’acte de Wilhelm, fait après coup, ne sera que de l’ostentation ! Mon frère, demain, se fera mal juger parce qu’il a