cension continue, sûre, couronnée par la conquête de l’Alsace-Lorraine…
— Pour eux, ce n’est pas une conquête…
— Que veux-tu dire ?… bégaya M. Ilstein.
— Ils appellent notre victoire un rapt… Nous avons eu le tort, à leurs yeux, de disposer de ce pays, de l’annexer sans son consentement… Nous l’avons traité comme s’il n’était qu’un sol sans âmes, sans cœurs… Nous avons, paraît-il, outrepassé notre droit… on n’asservit pas des consciences…
— On les asservit quand on est vainqueur… le vainqueur est un maître…
— Nous le croyons… mais la justice, disent-ils, défend d’attenter à la liberté. Les Alsaciens-Lorrains sont d’autant plus sensibles à l’outrage, que la France les nourrissait dans d’autres principes…
— Et tu disais ne rien savoir !… tu as même subi des influences…
— Non… j’ai simplement observé… J’aime l’Allemagne et suis respectueux de ses traditions ; j’aime la façon ferme dont elle conduit ses enfants ; elle essaie de se faire craindre de