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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/229

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SUR LE SOL D’ALSACE

tesse de sa mère provenait de ce que, pour la seconde fois, sitôt après la première, il quittait le logis familial. Il ne se doutait pas qu’elle devenait de plus en plus Alsacienne, et s’attachait plus profondément à l’antique sol libre…

M. Ilstein accompagna son fils à Strasbourg où devait s’écouler son année.

Un abîme béait devant Louise… Bien que son second fils fût là, la solitude de Greifenstein lui paraissait immense et cruelle, parce qu’elle entendait, plus bruyantes que jamais, les voix de sa conscience. Elle fuyait de chambre en chambre, comme une bête traquée, puis elle s’asseyait à bout de forces, les yeux immobiles ; mais soudain sa fièvre la reprenait…

Elle cherchait alors une personne à qui parler, une femme de chambre, le jardinier avec lequel elle discutait sur des essais nouveaux de plantations. Mais, au bout de quelques instants, l’angoisse la tenaillait encore et elle se taisait, étourdie par le bruissement qui hantait ses oreilles…

La société de Fritz ne pouvait la distraire, car elle s’accusait encore plus en le regardant.