quelles alternatives de doute et d’espoir j’ai passé !… Enfin Mme Streicher m’a transmis votre chère réponse… Merci, Louise… dites-moi maintenant pourquoi vous pleuriez ?… j’espère bien que ce sont vos dernières larmes…
— Cher Herbert…
— Vous êtes triste à l’idée de quitter Greifenstein, peut-être ?… Nous aurons une jolie maison au Ramsthal…
Louise s’est reprise ; effarée, elle regarde Herbert… son rêve s’envole… Fait-elle un sacrifice inutile ? Presque violemment, dans un élan pour rattraper le songe qui fuit :
— Je ne voudrais pas quitter le manoir !
— Vous voulez habiter le château ?… répliqua Herbert en fronçant les sourcils.
— Herbert, ne m’en veuillez pas, reprend Louise plus doucement. J’ai vécu là… mes parents, mes aïeux m’y retiennent.
— Mais il est presque en ruines… murmure le jeune homme, sans penser à ce que sa réflexion peut avoir de blessant.
— Vous le réparerez, répond Louise, en forçant sa voix à ne pas frémir d’un peu de honte.