Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
SUR LE SOL D’ALSACE

rables sentiers où l’on peut s’embrasser, et n’est-ce pas là le vrai but du voyage de noces ?…

— Oui !

— Oui !

— Oui !

Les jeunes filles rirent plus fort, sans contrainte devant Louise, dont la réserve naturelle s’effarait.

Maintenant, toutes partageaient l’avis d’Herbert. Les paysages de la nature devant lesquels les fiancés rêvent, enlacés, leur apparaissaient plus séduisants que le chaos d’une ville artistique. Elles s’émouvaient, attendries, à la perspective des duos champêtres qui les attendaient, elles aussi, dans les chemins ombreux, sous les sapins noirs dorés par le soleil ou argentés par la lune.

Elles savouraient d’avance, le front penché sur leur tasse où fumait le café, les délices du décor où leur amour tranquille, sans ardeur et sans richesse, s’épanouirait un jour.

Clara troua le rêve qui s’épaississait comme un nuage de tempête, en jetant :

— Que celles qui n’ont pas de fiancé fassent