Aller au contenu

Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chemin du retour, délaissant le Rhin. Ils s’arrêtèrent à Trèves, fameuse sous la domination romaine.

Mais Louise commençait à se fatiguer de cette vie nomade ; elle pria Herbert de l’écourter.

Ils rentrèrent à Saverne à la fin de juillet par un soir enchanteur.

Le chemin de Greifenstein fut pour elle l’oasis attendu qui l’inonda de joie. Elle respira avec volupté la senteur des genêts, des bruyères hautes et touffues. Les sapins sombres se découpaient sur le ciel encore clair. Une véritable promesse de calme se propageait tout alentour ; la douceur de vivre la pénétra comme un parfum, l’enveloppa comme une pensée unique. Les jours futurs ne seraient plus qu’une succession d’heures jolies, attachées les unes aux autres par l’affection vigilante de son mari.

Une grande reconnaissance la souleva. Elle se serra contre Herbert dans la voiture qui les ramenait. Elle eut un besoin de paroles, de protestations d’amour. Passant son bras sous celui de son mari, elle murmura :

— Tu m’aimes ?