Page:Gautier - Isoline et la Fleur Serpent, Charavay frères, 1882.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
ISOLINE

— Comment, les rossignols ? Déjà ! »

Elle leva la tête.

— À ce moment le soleil se dévoila, tomba en pluie lumineuse à travers les feuilles claires, illuminant le dessous du bois. De l’autre côté de l’eau, dans la clairière formée par la route, un jeune homme errait, allait, revenait, s’arrêtait en face du château qu’il regardait obstinément. Un éclat doré brilla sur son front et Isoline reconnut l’officier.

Elle le guetta curieusement ; mais, le voyant comme figé par sa présence, elle referma gaiement la fenêtre.

— « Bah ! s’écria-t-elle, encore ce printemps. »


V


Le lendemain, lorsqu’il vint à la cabane des Damont, Gilbert eut une suffocation en voyant Isoline assise sous le manteau de la cheminée.

Ce n’était plus la paysanne de la première fois, mais une demoiselle ou plutôt une noble damoiselle, car, dans la coupe de ses vêtements, dans sa coiffure, il y avait un reflet voulu du Moyen Âge.