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212 GAZETTE DES BEAUX-ARTS Le prolifique Sano di Pietro est représenté par plus d’une vingtaine d’œuvres de différents degrés de mérite. Là où il se montre supérieur, c’est dans ses petites œuvres, ses miniatures (antipho- naire dans la salle VII, n° 562)et surtout ses tout petits panneaux tels que les trois minuscules tondi avec L'Ange Gabriel, Sainte Lucie et Saint François recevant les stigmates, venant de San Pietro aile Scale (salle XXIX, ,nos 7, .10 et 31). La petite, tête de Saint Bernardin, exposée dans la même salle (n° 30), semble plutôt être de Vecchietta que de lui. L’élève de Sano, Matteo di Giovanni, figure ici avec une demi- douzaine de ses Madones conventionnelles, quoique toujours pleines de charme, entourées ou non de saints et d’anges; mais plus intéressant nous semble le noble Saint Jérôme dans sa cel¬ lule, appartenant à M. C'ecconi de Florence (salle XXIV, n° 6), signé et daté de 1482. Une bien charmante miniature d’un Codex prêté par l’Osservanza (salle VIII, n° 1) est peut-être son œuvre. Les nus sont une imitation de Pollaiuolo telle qu’on en voit dans la bordure de son admirable Massacre des Innocents sur les dalles du Dôme de Sienne. Une œuvre du xvc siècle, dont la beauté intime attire notre atten¬ tion, est le grand Baptême du Christ de Sinalunga suspendu à côté du Saint Jérôme de Matteo et peint par son imitateur servile Coz- zarelli (salle XXIV, n° 7). Bien que fruste et faible, comme toutes les œuvres de ce peintre, elle n’est pas dénuée d’une certaine largeur de composition et est d’une couleur décorative. Il ne faut pas non plus oublier de mentionner le spirituel et aimable Pachiarotto de la collection Palmieri-Nuti (salle XXXV, n° 15), ni le panneau d’autel, plus ancien et plus calme, de ce peintre provenant de la Pieve de Buonconvento (salle XXIII, n° 4) : ils tra¬ hissent à un. degr.é exceptionnel l’influence directe de Matteo. Une autre peinture qui vaut d’être signalée pour ses qualités décoratives est un tondo de Sinalunga avec La Madone, l'Enfant et saint Jean-Baptiste sur un fond d’or (salle XL, n° 9), attri¬ buée au Florentin Neri di Bicci; en réalité, elle est une des meil¬ leures œuvres de son succcesseur, bien supérieur comme talent, Pier Francesco Fiorentino, quia tant travaillé dans le pays de Sienne. Les œuvres de ce peintre se cachent ordinairement sous le nom de Fra Filippo (bien que je les aie vu attribuer à Botticelli et même à Masaccio). Par leur étrangeté et leur charme, elles sont quelquefois dignes de lui, telle La Madone et le petit saint Jean adorant l'Enfant, telle aussi la charmante Vierge apparte¬