Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/36

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32\tGAZETTE\tDES\tBEAUX-ARTS blessé place sous nos yeux la mort qui est partout dans le tableau. La route est semée de cadavres; et au loin, à travers les arbres de la plaine, on aperçoit comme un vaste panorama désolé. 11 n’y a rien là du conventionnel tableau militaire; M. Holîbauer s’est tenu avec tact à un fait simple, fortement étudié au premier plan, et il a, en quelque manière, multiplié l1 impression qu’on en ressent par un habile développement de l’horizon. Ce qui faille mérile des visions CAMPEMENT DANS LA MONTAGNE, LA NUIT (phOVENCE), PATI M. P. COURDAULT (Société des Arfistcs français.) dramatiques de M. Hoffbauer, c’est qu’il les obtient par un très petit nombre de moyens ; il les suggère, plutôt qu'il ne les exprime, et elles ont quelque chose de robuste et de sain. Les paysans et les marins ont leurs poètes. M. Cosson nous les montre au Cimetière, recueillis, respectueux et craintifs, avec des gestes un peu gauches, tandis que derrière eux se dresse la façade charmante de leur petite église. M. Hanicotte peint avec complai¬ sance les figures halées, rougeaudes et sérieuses des marins de Hol¬ lande, amoureux de Leur mer. M. Trigoulet, avec des noirs et des gris superbes, fait passer devant nos yeux les Barques de pèche de Berck, tandis qu’on les goudronne. La Bretagne, qui est la grande inspiratrice à la Société Nationale, a donné à M. Henry d’Esticnne