BIBLIOGRAPHIE 437 Mais, nous le répétons, s’il est difficile d’accepter les conclusions de l’auteur sur ce point, sa démonstration de l’existence d’une sculpture hollandaise parait défi¬ nitive, et, pour ce qui est du xve siècle, il suffit d’examiner les nombreux monu¬ ments qu’il publie, de les comparer avec des morceaux allemands ou belges, pour sentir l’originalité de l’école. Entre la sculpture belge, juste d’observa-\t\t\t\t\t tion d’ordinaire, mais trop souvent maniérée dans les attitudes, dans les visages et dans les cassures des plis des vêtements, et la sculpture allemande, plus dramatique, plus violente, mais où le drame aboutit parfois à la caricature, la sculpture hollandaise apparaît beaucoup plus calme; nous ne saisissons pas très bien ce que peut être ce‘caractère plus particulièrement pictural qu’y découvre M. Pit comparativement à ses voisines, mais à leurs qualités d’observation elle joint une simpli¬ cité et comme une naïveté qui sont très appréciables : le petit groupe en bois de Saint Joachim et Sainte Anne (pl. Y) est parmi les produc¬ tions les plus caractéristiques de cet art et l’un des plus aimables mor¬ ceaux que nous aient laissés les écoles du Nord. M. Pit poursuit sou étude au delà du moyen âge et il faut lui en savoir gré, car s’il ne nous montre rien de bien original comme scul¬ pture de la Renaissance italianisante, il y a plaisir à revoir avec lui cette admirable esquisse en terre cuite du tombeau de Guillaume le Taciturne 1\t et les bustes de Henderili de Keyser 1563-1621), l’extraordinaire statue de la Folie (fin du xvie siècle) jadis à l’hospice des aliénés d’Amsterdam, et les beaux bustes, qui font penser à Coysevox, de Rombout Verhulst. Ce sont là aussi des œuvres vraiment hollan¬ daises, et comparables aux meilleures toiles des bons portraitistes du pays, des van der Helst ou des Ravesteijn, qui ont injustement éclipsé les sculpteurs. Il étaitbon de les remettre en honneur, et M. Pit l’a fait en excellents termes:élève de Courajod, il a le profond sentiment d’art de son maître et le goût compréhen¬ sif qui lui permet d’aimer à la fois le moyen âge et le xvne siècle; il ne nous - J SAINT JEAN STATUE EN DOIS, HOLLANDE MILIEU DU XV8 SIÈCLE (Musée National d’Amsterdam.)
