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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/103

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connaissance. Grâce à ses impostures, Marcus regorge de richesses ; elle se donne encore à lui, se livre à ses plaisirs, tâchant de se fondre en lui, pour ne faire qu’une âme avec son bienfaiteur.

Quelques femmes plus fidèles, et pleines de la crainte de Dieu, ont été l’objet de pareilles séductions ; elles en ont triomphé. L’imposteur prétendit leur communiquer le don de prophétie, comme il l’avait fait aux autres ; mais celles-ci le repoussèrent, maudissant, vouant à l’anathème ses doctrines et ses assemblées, qu’elles ont fui avec horreur. Le don de prophétie n’appartient pas à Marcus, il n’est pas dans la puissance de l’homme de le donner ; bienfait d’en haut, il vient de Dieu qui le communique à ceux qu’il veut, mais non pas à ceux qu’a choisis Marcus ; celui qui donne des ordres n’est-il pas au-dessus de celui qui les exécute ? L’un n’est-il pas maître et l’autre sujet ? Si à Marcus, ou à tout autre qu’à Marcus, il appartient de commander (ainsi dans leurs repas après avoir tiré au sort, ils s’ordonnent mutuellement de prophétiser, et en jouant, ils font des oracles toujours en rapport avec leurs passions dépravées) ; si, dis-je, il leur appartient de commander à l’esprit prophétique, hommes, il faut de toute nécessité qu’ils soient supérieurs au Saint-Esprit ; ce qui ne peut être. Ces esprits, s’il en est qui les animent, qui leur font lire dans l’avenir, ne peuvent donc être que des esprits impuissants, inférieurs, sataniques ; ces esprits qu’envoie l’enfer pour arracher du cœur qui l’ont reçu le don précieux de la foi, pour les ébranler, les faire chanceler et tomber ensuite dans la perdition.

Marcus fait encore usage de philtres et autres substances aphrodisiaques, pour corrompre quelques femmes, après avoir égaré leur âme. S’il n’emploie ces moyens pour toutes, il l’a fait pour quelques-unes ; c’est un fait hors de doute, confirmé par plusieurs d’entre elles, revenues ensuite à l’Église qui leur a ouvert ses bras. Elles ont confessé que les séductions de Marcus n’avaient point eu seulement leur âme pour objet ; qu’éprises pour lui d’un violent amour, elles avaient succombé. C’est ainsi que fut payée, par cet imposteur, l’hospitalité que lui