Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ainsi, encore le nom du Sauveur, que nous pouvons prononcer par le mot Jésus, en renferme six ; et celui que toute langue est impuissante à articuler en renferme vingt-quatre ; le mot de Christ, que la langue humaine prononce, n’a que sept lettres ; celui encore qu’elle ne peut prononcer en comporte trente : aussi s’appelle-t-il l’alpha et l’omega, révélation manifeste de la colombe qui devait descendre sur lui ; le mot grec qui signifie colombe signifie, en effet, ce nombre.

Voici, suivant Marcus, l’inénarrable généalogie de Jésus : de la quaternité première et universelle naquit, comme un enfant, la seconde quaternité, dont le total forma une ogdoade ; de cette ogdoade naquit une décade ; ainsi existèrent l’ogdoade et la décade ; celle-ci, unie à l’ogdoade et servant à la décupler, produisit le nombre quatre-vingts ; puis, décuplant de nouveau ce nombre, elle forma le nombre huit cents. Ainsi le nombre total des lettres ayant passé du nombre huit au nombre dix, produisit huit et quatre-vingts, c’est-à-dire Jésus, puisque le nombre de lettres qui compose ce nom forme, en grec, le nombre total de quatre-vingt-huit. Vous allez voir maintenant comment ils expliquent la naissance surnaturelle de Jésus : l’alphabet grec renferme huit unités, huit dizaines, huit centaines ; le total est huit cent quatre-vingt-huit, nombre qui reproduit ce même Jésus, l’alpha et l’omega de toutes choses, comme s’il eût dit le produit de tous. Voici une nouvelle manière encore : la progression interne des nombres forme le nombre dix ; dans la première quaternité, un et deux et trois et quatre, additionnés ensemble, forment en tout le nombre dix, c’est-à-dire Iota, c’est-à-dire encore, suivant eux, Jésus.

Par le nom de Christ, composé de huit lettres, est représentée la première ogdoade, qui, multipliant la décade, a le nombre quatre-vingts pour somme totale. Comme on lui donne encore le nom de Fils et de Christ réunis, il forme ce qu’ils appellent la duodécade ; le nom de Fils n’a-t-il pas quatre lettres ? Le nom de Christ n’en a-t-il pas huit en grec ? L’addition de ces lettres forme le nombre de douze, c’est-à-dire la duodécade. Avant que le Fils apparût avec son nom admirable, le nom de