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tence de Bythus, serait celle-ci ; et il dit : « Va Daniel, car les paroles sont fermées et scellées jusqu’au terme fixé. Plusieurs seront élus et purifiés, et éprouvés comme le feu, et tous les impies ne comprendront pas, mais les sages entendront. » Les valentiniens prétendent être ces hommes purifiés et intelligents.


CHAPITRE XX.


Marcus se sert d’écritures apocryphes ou de textes mutilés pour étayer sa doctrine.


Il ne nous serait pas permis de ne pas faire mention du nombre infini d’écritures apocryphes ou de textes mutilés qu’ils produisent pour frapper d’étonnement et pour étourdir les insensés ou les ignorants qui les écoutent ; ils entassent faussetés sur faussetés ; ils racontent, par exemple, qu’étant tout petit enfant, le Seigneur eut à répondre à son maître qui lui enseignait l’alphabet : — « Prononce alpha, dit le maître ; l’enfant répondit alpha. — Dis bêta, ajouta l’instituteur. — Il faut avant m’expliquer, aurait réparti l’enfant, ce que c’est que alpha, je vous dirai après ce que c’est que bêta. » Ce qui prouverait, à les en croire, que seul il aurait la connaissance de l’inconnu, dont le type était la première lettre citée.

Ils défiguraient, ils altéraient de même l’Évangile pour y trouver ces puérilités. Ainsi la réponse que fit l’enfant Jésus, âgé de douze ans, à sa mère : — « Vous ne savez pas qu’il faut que je m’occupe des choses de mon père, » serait la révélation du père inconnu dont elle n’avait pas idée. C’est dans le même but aussi qu’il avait envoyé ses disciples aux douze tribus pour leur prêcher le Dieu inconnu. Ce qu’il répondit à celui qui l’appelait bon maître, en disant : — « Pourquoi me donnez-vous ce titre, il n’y a de bon véritablement que celui qui est dans les cieux. » Par les cieux, il aurait voulu indiquer les Æons. C’est encore pour cette raison qu’il n’aurait pas répondu à ceux qui lui di-