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phète dit : « Pour annoncer le jour de la réconciliation et celui de la vengeance du Seigneur. » Ainsi entendu, et sans division, ce passage est clair et formel. L’apôtre saint Paul parle à ce sujet dans le même sens que le prophète Isaïe. Dans l’épître aux Romains, fidèle au langage des Écritures, il dit : « Selon qu’il est écrit, on nous livre tout le jour à la mort à cause de vous ; on nous regarde comme des brebis destinées aux sacrifices. » En disant tout le jour, il marque tout le temps que dure la persécution, pour chacun des justes persécutés. Ainsi, comme le jour ici ne signifie pas seulement un intervalle de vingt-quatre heures, de même l’année ne marque pas seulement un espace de douze mois, mais tout le temps pendant lequel les justes souffriront sur la terre pour se rendre dignes de Dieu et mériter le ciel.

Il est curieux vraiment de voir des hommes, qui prétendent avoir découvert les mystères de la Divinité, ne pas connaître leur Évangile, et ignorer combien de temps après son baptême le Christ vint à Jérusalem pour célébrer la pâque, selon la coutume des Juifs, qui accouraient de toutes parts chaque année dans cette ville pour cette cérémonie. Nous le voyons d’abord changer l’eau en vin aux noces de Cana, et puis venir célébrer la pâque ; cette époque de sa vie est ainsi indiquée par l’évangéliste, quand il dit : « Et comme il était en Jérusalem à Pâques, au jour de la fête, plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu’il faisait. » Il se soustrait de nouveau aux regards de la foule, et nous le voyons à Samarie, instruisant la Samaritaine, et guérissant le fils du centurion sans aller le voir, et par cette seule parole qu’il dit à son père : « Allez, votre fils vit. » Après cela, il revient à Jérusalem, où l’on célébrait la pâque, et il guérit miraculeusement un paralytique âgé de trente-huit ans, qui était près de la piscine, lui ordonnant de se lever, et d’emporter le grabat sur lequel il était assis et de s’en aller. Ensuite il se retire au delà de la mer de Tybériade, où une foule immense le suit, et qu’il nourrit avec cinq pains et deux poissons, dont les débris remplirent encore douze corbeilles. Enfin, il ressuscite Lazare, est per-