Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour bien comprendre les idées de ces gnostiques, il est nécessaire d’exposer le système religieux des Égyptiens.

Ainsi que dans les systèmes de Zoroastre, de la kabbale et des gnostiques de la Syrie, l’Être suprême des Égyptiens, Anon et Amon-Ré est un Dieu occulte et caché ; il est l’obscurité inconnue, l’obscurité au-dessus de toute intelligence. Amon est la source de la vie divine ; il est le Plerum, car il comprend toutes choses en lui-même ; il est la lumière, car il est le Dieu soleil ; il ne crée rien, mais tout émane de lui. Lorsque le moment de créer fut venu, l’Être suprême, qui ne pouvait opérer la création directement, fit sortir de lui, par sa voix, ce qui rappelle le Logos, un être femelle qu’il féconda et qui devint la mère divine de toutes choses, ce fut Néith. Néith ne formait qu’un tout avec l’Être suprême, ce ne fut que le principe générateur femelle. On peut comparer Néith avec la pensée primitive. Elle est la force qui met tout en mouvement : elle est une divinité de lumière ; car le soleil est son fils, et la fête des lampes de Saïs se célébrait en son honneur.

Après Amon le dieu Mendès est l’un des plus anciens du système de l’Égypte. La compagne de ce Dieu pourrait être la déesse Sovan (Sythia), qui est la déesse protectrice de la maternité. Les syzigies divines qui se succédèrent ne sont qu’autant de manifestations ou d’émanations les unes des autres.

Un autre déploiement de l’Être suprême est Chnoubis, le Cneph d’Eusèbe. Il est le demiurge ou la puissance