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nouvelle loi ; et le quatrième relatif à son incarnation et à sa venue sur la terre, qu’il a remplie de son esprit par la prédication des apôtres. Il y a donc à la fois quatre figures ou emblêmes, quatre formes évangéliques, et quatre expressions différentes de la volonté de Dieu. C’est pour cela que quatre testaments ont été donnés au genre humain ; savoir : le premier, avant le cataclysme et pendant la vie d’Adam ; le second, après le déluge, et au temps de Noé ; le troisième, dans la loi donnée à Moïse ; et le quatrième est celui qui régénère l’humanité, qui résume en lui les trois autres testaments, c’est-à-dire l’Évangile, qui a été donné pour enseigner aux hommes le royaume de l’éternité, et leur apprendre à s’en rendre dignes.

Puisque maintenant nous connaissons la vérité sur les saints évangiles, nous n’avons que faire d’écouter ces faux docteurs qui, avec l’audace de l’ignorance, les défigurent, leur supposant tantôt plus de quatre auteurs, tantôt moins ; tantôt ajoutant à leur texte des choses de leur invention, tantôt tronquant et retranchant de ce texte sacré ce qui leur déplait.

Marcion, par exemple, a défiguré l’Évangile tout entier, l’a refait à sa guise, et puis s’est vanté de posséder un véritable Évangile ; d’autres, déshéritant l’humanité des dons du Saint-Esprit, que Dieu a répandus sur le genre humain depuis la loi nouvelle, rejettent les paroles de saint Jean, qui contiennent la promesse formelle que cet Esprit saint sera envoyé pour sanctifier le monde ; et ils ne veulent reconnaître ni l’Évangile, ni l’esprit prophétique dont il est rempli. Funeste égarement, qui les porte à nier la grâce prophétique qui appartient à l’Église, dans le vain espoir de passer eux-mêmes pour des prophètes, éloignant ainsi d’eux le Saint-Esprit, dont ils se vantent de posséder les grâces. L’apôtre saint Paul a parfaitement démasqué tous ces faux prophètes ; dans la première épître aux Corinthiens, il parle en détail de leur hypocrisie, il dit qu’il n’ignore pas qu’il y a dans le sein de l’Église des hommes et des femmes qui se permettent de prophétiser ; mais il ajoute qu’ils pèchent contre l’Esprit saint, et qu’ils se rendent coupables d’un crime irrémissible. Quant à ceux qui suivent Valentin, ils ont jeté ou-