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CHAPITRE XVIII.


L’auteur reprend son argumentation principale, et il établit, tant par les paroles de saint Paul que par celles de notre Seigneur, que le Christ et Jésus sont une seule et même personne ; que le Christ n’est pas seulement le fils de Dieu, mais qu’il s’est véritablement fait homme.


Il doit rester démontré que le Verbe, qui existait dès le commencement avec Dieu, par qui toutes choses ont été créées, qui a pris sous sa protection particulière l’espèce humaine, est descendu sur la terre au temps marqué dans les desseins de Dieu le père, auquel il est indissolublement uni, et qu’il s’est fait homme, sujet comme nous à la souffrance ; dès lors se trouve réfutée à l’avance la prétendue contradiction qui nous est reprochée par ceux qui nous disent que, puisque le Christ est né sur la terre il n’était donc point auparavant. Nous avons, en effet, prouvé que le fils de Dieu avait commencé auparavant, puisqu’il existe de toute éternité dans le sein du Père ; et quand il s’est incarné et qu’il s’est fait homme, il a résumé en lui toutes les générations de l’espèce humaine, se dévouant lui-même pour notre salut, afin que par lui nous pussions reconquérir ce privilége de notre nature, d’être faits à l’image et à la ressemblance de Dieu, privilége dont nous avions été déshérités par la chute d’Adam.

Il y avait une impossibilité absolue à ce que l’homme, une fois vaincu et déchu de son premier état, pût y rentrer par lui-même et reconquérir la victoire ; il était impossible que l’homme, étant tombé sous la puissance du péché, pût opérer son salut ; c’est pour triompher de cette double impossibilité qui pesait sur l’homme, que le fils de Dieu, son Verbe coéternel, est sorti du sein de son Père, et s’est incarné, s’abaissant jusqu’à souffrir la mort pour consommer l’œuvre de notre salut ; et c’est pour que nous ayons foi en ce qu’il a fait pour nous, qu’il nous