Aller au contenu

Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/415

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dieu la même faculté, et il ne pourrait faire arriver à une plus grande perfection ceux qui suivent son culte avec plus de constance et d’ardeur que les autres ! Mais les gnostiques l’entendent autrement ; leur progrès à eux est de ne se tenir à aucune conviction, d’inventer un autre Dieu que celui annoncé dès les temps anciens par les prophètes, d’inventer ensuite un troisième Dieu, autre que le second, qu’ils avaient mis au deuxième degré. Toutefois leur progrès ne s’arrêtera pas là ; ils passeront à un quatrième, de celui-là à un autre, et puis à un autre encore ; et à force de passer de l’un à l’autre, ils finiront par n’en avoir aucun. Une fois sorti de la connaissance du vrai Dieu, on a beau revenir sur ses pas et se mettre en quête, on ne peut plus retrouver Dieu ; on nage alors dans un océan de ténèbres, dont on ne peut sortir, à moins qu’on ne rentre dans la vérité par la porte du repentir, et que l’on ne confesse enfin un seul et unique Dieu le père, révélé par la loi et les prophètes, auquel le Christ a porté témoignage, comme il l’exprime en parlant à ceux qui accusaient ses disciples de n’être pas fidèles aux traditions : « Pourquoi donc vous-mêmes transgressez-vous le commandement de Dieu, à cause de votre tradition ? Car Dieu a dit : Honore ton père et ta mère ; et celui qui maudira son père ou sa mère, qu’il meure de mort. » Et il ajoute encore : « Et vous avez rendu vain le commandement de Dieu à cause de votre tradition. » Il est évident que par ces paroles le Christ rend témoignage à Dieu le père, qui avait dicté le commandement de l’ancienne loi donnée à Moïse : « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient longs sur la terre. » C’est ainsi que le Verbe de Dieu, qui est Dieu lui-même, confirme le précepte de l’ancienne loi, en même le temps qu’il annonce le seul vrai Dieu, qui est son père.