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portes de vos villes ; qu’aucun de vous ne pense dans son cœur le mal contre son frère. N’aimez pas les serments menteurs ; car ce sont toutes choses que je hais, dit le Seigneur. » Et David dit pareillement : « Quel est l’homme qui veut la vie, qui soupire après les jours de bonheur ? Préservez votre langue de la calomnie et vos lèvres des discours artificieux. Éloignez-vous du mal et pratiquez le bien : cherchez la paix et poursuivez-la sans relâche. »

Il résulte de toutes ces preuves que ce n’était point les sacrifices et les holocaustes que Dieu exigeait des Juifs, mais bien la foi, la soumission et la justice, pour mériter d’être sauvés. C’est ce que Dieu même leur a signifié par la bouche du prophète Osée, par ces paroles : « J’aime mieux la miséricorde que le sacrifice, et je préfère qu’ils aient la connaissance de Dieu à tous leurs holocaustes. » Nous voyons que notre Seigneur Jésus-Christ a parlé dans le même sens, quand il a dit : « Que si vous saviez bien ce qu’est cette parole, je veux la miséricorde et non le sacrifice, vous n’auriez point condamné des innocents. » Il rend ainsi témoignage de la vérité annoncée par les prophètes, en même temps qu’il reprend les hommes qui sont ignorants par leur faute.

Ensuite, pour enseigner à ses disciples que c’est un moyen de montrer sa reconnaissance envers Dieu et de se le rendre favorable, que de lui offrir les prémices des biens de la terre, bien que Dieu cependant n’ait nul besoin de ces offrandes, il prit du pain, qui est un fruit de la terre, il rendit grâces, et il dit : Ceci est mon corps. Il offrit aussi dans le calice le vin, qui est un fruit de la terre ; mais ce vin, transformé en son propre sang, marquait la différence entre les sacrifices de l’ancienne et de la nouvelle loi. C’est cette oblation du nouveau Testament que les apôtres ont enseignée à l’Église, qui la renouvelle maintenant chaque jour par toute la terre, en offrant à Dieu les prémices de ses propres dons. C’est ce sacrifice nouveau que le prophète Malachie a prédit, quand il disait : « Mon amour n’est point en vous, dit le Seigneur des armées, et je ne recevrai plus de présents de votre main ; car, depuis