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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/462

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tant comme le soleil dans sa splendeur. » Ainsi, il y a dans cette vision quelque chose qui indique une image de la gloire du Père, c’est la tête ; quelque chose qui marque la dignité pontificale, c’est la tunique (aussi ce fut la même forme que Moïse donna à la robe de ses grands prêtres) ; enfin, quelque chose qui indique la fin du monde, ce sont les pieds d’un airain semblable à celui qui est dans la fournaise. L’airain, en effet, marque la constance des justes et leur persévérance dans la foi, et le feu de la fournaise indique l’incendie universel de la fin du monde. Or, Jean ne put supporter la vue de cette vision ; c’est pourquoi il dit : « Je tombai comme mort à ses pieds, » afin que cette parole de l’Écriture s’accomplît, nul ne peut voir Dieu sans mourir. Mais le Verbe rassura aussitôt son disciple bien-aimé, celui qui avait reposé sur son sein lors de la cène, lorsqu’il lui demanda quel était celui qui le livrerait, et il lui dit : « Ne crains pas, je suis le premier et le dernier, et celui qui vit : j’ai été mort, mais maintenant je vis dans les siècles des siècles, et j’ai les clés de la mort et de l’enfer. » Il raconte ensuite une seconde vision, où il vit encore son même Seigneur : « Et voilà qu’au milieu du trône et des quatre animaux, et au milieu des vieillards, je vis un agneau debout comme immolé, ayant sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre. » Plus loin, il parle encore de l’agneau : « Et voilà un cheval blanc : celui qui était dessus s’appelait le fidèle et le véritable, qui juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; il avait plusieurs diadêmes sur sa tête, et un nom écrit que nul ne connaît que lui. Et il était vêtu d’une robe teinte de sang, et il s’appelle le verbe de Dieu. Et les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues d’un lin blanc et pur. Et il sortait de sa bouche un glaive à deux tranchants pour en frapper les nations, car il les gouverne avec un sceptre de fer ; et lui-même foule le pressoir du vin de la fureur et de la colère du Dieu tout-puissant. Et il porte écrit sur son vêtement et sur sa cuisse : le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. » Ainsi,