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« Celui, dit-il, qui vous donne son esprit et qui fait des miracles parmi vous, le fait-il par les œuvres de la loi ou par la foi que vous avez ouï prêcher ? selon qu’il est écrit d’Abraham, qu’il crut à la parole de Dieu, et que sa foi lui fut imputée à justice. Sachez donc que ceux qui s’appuient sur la foi sont les enfants d’Abraham. Aussi l’Écriture, sachant que Dieu devait justifier les gentils par la foi, fait cette promesse à Abraham : Toutes les nations seront bénies en vous. Ce sont donc ceux qui s’appuient sur la foi, qui sont bénis avec le fidèle Abraham. » Ainsi l’apôtre non-seulement désigne Abraham comme le prophète de notre foi, mais encore il l’en nomme le père, relativement à tous ceux d’entre les gentils qui croiront en Jésus-Christ ; ce qui prouve bien que notre foi n’est autre que celle qu’avait Abraham. Par la foi, Abraham, à cause de la promesse que Dieu lui en avait faite, croyait à la réalité de certains événements, comme s’ils étaient déjà accomplis ; ainsi nous-mêmes, par la foi, nous croyons fermement à la vie éternelle dans le royaume des cieux.

Les principaux événements de la vie d’Isaac ont pareillement une signification figurative et symbolique. Voici ce que saint Paul dit à ce sujet dans son Épître aux Romains : « Et cela ne se voit pas seulement dans Sara, mais aussi dans Rébecca, qui eut deux enfants à la fois d’Isaac, notre père. Avant qu’ils fussent nés et qu’ils eussent fait ni bien ni mal, afin que le décret de Dieu demeurât ferme selon son élection, et non à cause de leurs œuvres, mais par la volonté de celui qui appelle, il lui fut dit : L’aîné sera assujetti au plus jeune, selon qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob et j’ai haï Ésaü. » Ceci nous fait voir que la distinction de deux peuples se trouve prédite non-seulement par les prophéties des patriarches, mais que cette prédiction se trouve encore figurativement annoncée dans la double naissance de Jacob et d’Ésaü, fils de Rébecca. L’un, en effet, fut supérieur à l’autre : l’un fut dans l’esclavage, l’autre dans la liberté. Cependant ils eurent l’un et l’autre un même père ; mais le père commun d’eux et de nous, c’est un seul et même Dieu, celui qui connaît les choses les plus cachées,