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le Seigneur son Dieu, comme avait été le cœur de David son père. Le Seigneur fut donc irrité contre Salomon de ce que son esprit s’était détourné du Seigneur, le Dieu d’Israël, qui lui avait apparu une seconde fois. » Ainsi, les vifs reproches dont l’Écriture accable Salomon après l’avoir tant loué, nous avertissent assez, comme nous l’avons dit en commençant ce chapitre, que loin de s’enorgueillir, toute chair doit s’humilier en présence du Seigneur.

C’était pour les justes qui avaient péché, afin de leur annoncer son avénement sur la terre et de les absoudre de leurs péchés, que le Christ descendit dans les enfers avant sa résurrection. Ils crurent tous en lui, car tous ils avaient espéré en lui, puisqu’ils avaient prophétisé sa venue, selon les vues de la Providence : nous voulons parler des justes sous l’ancienne loi, des patriarches et des prophètes. Puisque nous attendons nous-mêmes de la miséricorde de Dieu la rémission de nos péchés, nous devons croire qu’ils ont obtenu grâce devant sa bonté. Car, de même qu’aux yeux de ces justes nous sommes justifiés des fautes que nous avons pu commettre, avant que le Christ se soit manifesté en nous ; ainsi devons-nous considérer comme justifiés aux yeux de Dieu ceux qui avaient péché avant le venue du Sauveur dans le monde. Tous les hommes ont besoin de la gloire de Dieu, et ceux qui ont la foi sont justifiés, non point par leurs propres mérites, mais par l’efficacité du mystère de la rédemption. La tradition de la vie des anciens a été transmise jusqu’à nous pour nous servir d’enseignement, d’abord afin que nous sachions qu’ils ont adoré le même Dieu que nous, ce Dieu qui punit le péché jusque dans ceux qui étaient l’objet de sa prédilection, quand ils s’y abandonnent, et afin de nous apprendre que nous devons nous en abstenir. Et s’il est vrai que ceux qui nous ont précédés, et qui n’avaient pas eu part au mérite de la rédemption, aient été aussi sévèrement punis des fautes qu’ils avaient pu commettre en s’abandonnant à la concupiscence ; quel châtiment ne sera pas réservé à ceux qui vivent aujourd’hui, en se livrant à leurs passions, sans songer à se rendre