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foi et qui sont rebelles à Dieu. Et d’un autre côté, qui sont ceux qui parviennent au salut et qui reçoivent l’héritage éternel, si ce n’est ceux qui croient en Dieu et qui ont gardé son amour, comme Caleb Jéphon et Jésus Navé, parmi les anciens, et les enfants qui sont morts dans l’innocence, et avant l’âge de raison ? Et parmi nous, qui sont ceux qui sont sauvés et ont part à la vie éternelle, si ce n’est ceux qui aiment Dieu, qui croient à ses promesses, et qui deviennent semblables à des enfants par l’innocence de leur vie ?


CHAPITRE XXIX.


Réfutation de l’argument des marcionites, qui s’efforçaient de faire considérer Dieu comme l’auteur du mal, parce qu’on lit dans l’Écriture qu’il frappa d’aveuglement Pharaon et ses ministres.


Ceux dont nous avons exposé les objections dans le chapitre qui précède, croient nous embarrasser en nous citant l’exemple de Pharaon, dont Dieu, disent-ils, endurcit le cœur, ainsi que celui de ses ministres. Mais ceux qui font une pareille objection n’ont pas lu l’Évangile ; car ils y auraient vu que les disciples, ayant demandé au Seigneur, pourquoi il parlait à la multitude en paraboles, Jésus répondit : « Parce qu’il vous est donné de connaître les mystères du royaume des cieux, mais pour eux, il ne leur a pas été donné. C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce que en voyant, il ne voient rien ; et en écoutant, ils n’entendent ni ne comprennent point. Et la parole du prophète Isaïe s’accomplit en eux : Vous écouterez attentivement et n’entendrez pas, et en regardant vous ne verrez pas ; car le cœur de ce peuple s’est appesanti, et ses oreilles se sont endurcies, et ses yeux se sont fermés. Mais heureux vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent. » C’est donc le seul et le même Dieu, qui frappe d’aveuglement ceux qui ne se contentent pas de ne pas croire en lui, mais encore qui nient sa puissance ; de même