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de Nus. C’est de là, suivant les valentiniens, c’est-à-dire de l’ignorance, de l’affliction, de l’ennui, de la perplexité et de la stupeur, qu’avait procédé toute l’essence primitive de la matière. Alors, seulement par le ministère de l’Unigenitus, le Père, sans compagne, et résumant en soi les deux sexes, produisit à son image Horos, dont nous venons de parler ; ainsi, le Père est tantôt marié à Sigé, tantôt il résume en soi les deux sexes. Quant à Horos, il prend les noms de Stauros, de Lithroté, de Carpisté, de Slorothète et de Methagogée ; ils en font le sauveur et le défenseur de Sophia ; c’est par lui que l’Æon disgracié rentre dans le Plerum et retrouve son époux, affranchi désormais de toute inclination vicieuse et de toute passion dépravée. Horos, suivant eux, en arrachant à Sophia sa passion et son amour, le crucifia, laissant en dehors du Plerum une essence toute spirituelle comme le mouvement physique dans l’agitation ; mais les valentiniens ne lui donnent ni forme ni apparence, incapable qu’elle est d’en revêtir aucune. C’est pour cela, disent-ils, que la production de Sophia fut incomplète, efféminée et sans vigueur. Ce nouvel être une fois exilé du Plerum des Æons, Sophia sa mère, une fois revenue aux bras de son époux, Unigenitus cédant à l’impulsion providentielle de son Père, voulut produire encore, pour les offrir au Père, le Christ et l’Esprit saint ; c’est par là qu’il completta le nombre des Æons ; son but était d’empêcher parmi eux de semblables passions, de semblables écarts. Le Plerum se trouva ainsi renforcé. Le Christ leur donna la connaissance du mariage ; car auparavant ils pouvaient se suffire à eux-mêmes par la compréhension de l’incréé. Seul il pouvait leur rendre son père percevable, compréhensible, visible à l’œil et à l’ouïe ; il le fit, il enseigna aux autres Æons que la principale raison de leur essence éternelle résidait dans l’incompréhensibilité du Père, et que dans la manifestation de la seule partie compréhensible de son être, qui était son fils, résidait la cause de leur origine et de leur formation. Telle fut auprès d’eux la mission du nouveau Christ.

Ils apprirent de l’Esprit saint, qui les rendit tous égaux,