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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/89

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cement en Dieu. » Dans ce texte, les valentiniens trouvent trois choses distinctes : Dieu, le principe et le Verbe ; l’évangéliste les unit ensuite, pour manifester leur génération mutuelle, le Fils, le Verbe procédant du Père, et à leur tour s’unissant à lui ; dans le Père est le principe, et il émane de lui ; le Verbe est dans le principe, et il émane du principe : c’est donc à bon droit que l’évangéliste a dit : « Au commencement était le Verbe. » Il était, en effet dans le Fils. « Et le Verbe était en Dieu (son principe), et Dieu était le Verbe. » De là cette conséquence : celui-là est Dieu, qui est né de Dieu. Ces mots : « Le Verbe était au commencement en Dieu, » indiquent l’ordre de production ; ces autres paroles : « Tout a été fait par lui, et sans lui rien n’a été fait, » révèlent l’existence de tous les Æons créés par le Verbe, qui les a précédés et leur a donné leur forme : « Ce qui a été fait en lui, poursuit saint Jean, était la vie ; » ces paroles indiquent manifestement l’union dont nous avons parlé ; le Sauveur fait la vie, et la vie se fait dans lui. Cette création intérieure est plus intimement liée à son existence que ses créations extérieures faites par lui ; elle est une part de son être et se développe avec lui. Suivez l’évangile de saint Jean, vous trouverez encore : « Et la vie était la lumière des hommes ; » ce mot hommes, dans lequel se vient confondre celui d’Église, est la déclaration cachée, mais formelle, de leur union. Du Verbe et de Zoé naissent Anthropos et Ecclesia ; le nom de lumière, donné à la vie, révèle l’illumination qu’ils en reçoivent, c’est-à-dire leur existence et la révélation extérieure de leur existence. C’est dans ce sens que saint Paul aurait dit : « Tout ce qui est révélé est lumière. » Zoé donne naissance à Anthropos et à Ecclesia, elle leur manifeste la vie ; de là le nom de lumière qu’on lui donne. Saint Jean démontrerait donc en cet endroit et ailleurs, d’une manière inattaquable, l’existence de la seconde quaternité, née de Logos et de Zoé : il fait plus, il indique la première ; car, en parlant du Sauveur, il enseigne positivement, selon eux, que tous les êtres hors du Plerum sont sa création, et lui la création de tout le Plerum ; aussi l’appelle-t-il la lu-