Aller au contenu

Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

terre a eu lieu plutôt à la fin des temps qu’au commencement ; pourquoi expliquera-t-il plus tard les paroles de l’Écriture sur la fin même du monde et sur l’avenir ; pourquoi des gentils, de l’état de mort spirituelle où ils vivaient, ont mérité de devenir cohéritiers et de participer à la vie des saints ; pourquoi les corps mortels pourront-ils devenir immortels, et ce qui est corruptible devenir incorruptible ; comment celui qui n’était pas son peuple est devenu son peuple, celle qui était son ennemie devenue son amie ; la Vierge devenue plus féconde que ses sœurs qui avaient des époux. Mystères qui transportaient l’apôtre lorsqu’il s’écriait : « Ô profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu ! ô profondeur de ses jugements ! ô profondeur de ses voies ! » Voilà, je le répète, en quoi doit consister la science du Chrétien : vouloir remonter au-delà du Créateur, pour parler de l’enthymèse de l’Æon déchue, qui fut sa mère, n’est-ce point là blasphémer ? Et, pour parler encore de leur Plerum supérieur, des trente Æons, et d’un nombre infini d’autres Æons, vraiment on se pâmerait d’admiration en écoutant ces professeurs de sagesse, et l’on serait tenté de déserter, pour eux, la vérité une et simple de l’Église ; une et simple et pour tous la même, comme nous l’avons dit, dans l’univers entier.


CHAPITRE XI.


Doctrine de Valentin ; en quoi elle est différente de celle de ses disciples, Secundus, Épiphanes et quelques autres.


Examinons maintenant le caractère inconstant et flottant des opinions de nos adversaires ; ils sont deux ou trois à peine, et voyez comme ils s’accordent peu dans leurs doctrines, comme elle est mobile, comme leurs paroles et leurs dogmes se heurtent, se réprouvent, se réfutent les uns les autres. Valentin est le chef de la secte qui s’est entée sur l’hérésie des gnosti-