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D’abord, l’école Tossa-é, peinture grave, sobre et soignée, convenant à l’esprit recherché et distingué de la cour de Kioto.

À cette peinture officielle du Mikado, la cour du Shiogoun opposa le système Kano-é, caractérisé par des contours anguleux. Ce qu’il y a de particulier dans ce procédé, c’est que les œuvres poussées, finies avec soin ou les croquis jetés avec rapidité, peuvent appartenir à l’école, pourvu que les plis des vêtements, les ombres et les accents soient exécutés à angles vifs.

Mais, sans nous attarder dans ces divisions techniques, constatons chez les Japonais, soit qu’il s’agisse de peintures coloriées, de peintures au noir de Chine, de sculptures sur bois, ivoire, bronze, argent, de marqueteries, d’incrustations, de niellage, de ciselure, d’objets laqués, vernis, bruts ou dorés, soit qu’il s’agisse de lithographies, gravures sur bois, broderies sur soie, impression sur coton, constatons, dis-je :

1o Le genre religieux bouddhique ;

2o Le genre soigné, élégant, très détaillé, représentant des scènes de l’histoire chinoise ;

3o Le genre rapide, à grand effet, reproduisant des scènes Légendaires ;

4o Le genre décoratif, fleurs, oiseaux, etc. ; Tous quatre venus de la Chine.

5o Le genre sobre, grave, shintoïste, utilisé par les légendes japonaises ;

6o Enfin, le genre gai, tout à fait local et traité avec une hardiesse, un esprit, une habileté qui méritent qu’on leur accorde quelque attention.

C’est un prêtre bouddhique qui, dit-on, en fut l’inventeur au XIIIe siècle ; Gakou-Yu entreprit de réformer les mœurs en se livrant à l’emploi de la caricature satirique. L’avarice des grands, la mauvaise administration, étaient représentées par des allégories gaies, énergiques, saisissantes.