Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/163

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découpées en cinq lobes aigus. Ces fleurs, raſſemblées en bouquets, ont un calice à cinq diviſions chargé d’autant de pétales & de huit étamines qui avortent quelquefois. Leur centre eſt occupé par le piſtil qui devient un fruit composé de deux capſules comprimées & réunies par le bas, écartées & ailées par le haut, remplies d’une ſeule graine.

On fait, dans le mois de mars, au bas du tronc de l’érable, une inciſion de la profondeur de deux ou trois pouces. Un tuyau, qu’on insère dans la plaie, reçoit le ſuc qui coule, & le conduit dans un vaſe placé pour le recueillir. La liqueur des jeunes arbres eſt ſi abondante, qu’en une demi-heure elle remplit une bouteille de deux livres. Les vieux en donnent moins, mais de beaucoup meilleure. L’arbre ne veut qu’une inciſion ou deux, au plus : une plus grande perte l’épuiſe & l’énerve. S’il s’évacue par trois ou quatre tuyaux, il dépérit fort vite.

Sa liqueur eſt un ſuc naturellement mielleux. Pour l’amener à l’état du ſucre, on la fait évaporer par l’action du feu, juſqu’à ce qu’elle ait acquis la conſiſtance d’un ſirop