Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/254

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pour la philoſophie de voir que dans les temples, aux pieds des autels, où tant de fois la ſuperſtition a béni les chaînes des peuples, où tant de fois les prêtres ont flatté les tyrans, la liberté élevoit ſa voix pour défendre les privilèges d’une nation opprimée ; & ſi l’on peut croire que la divinité daigne abaiſſer ſes regards ſur les malheureuſes querelles des hommes, elle aimoit mieux ſans doute voir ſon ſanctuaire conſacré à cet uſage, & des hymnes à la liberté devenir une partie du culte que lui adreſſoient ſes miniſtres. Ces diſcours devoient produire un grand effet ; & lorſqu’un peuple libre invoque le ciel contre l’oppreſſion, il ne tarde pas à courir aux armes.

Les autres habitans de Maſſachuſet dédaignent juſqu’à l’idée de tirer le moindre avantage du déſaſtre de la capitale. Ils ne ſongent qu’à reſſerrer avec les Boſtoniens les liens qui les uniſſent, diſposés à s’enſevelir ſous les ruines de leur commune patrie, plutôt que de laiſſer porter la moindre atteinte à des droits qu’ils ont appris à chérir plus que leur vie.

Toutes les provinces s’attachent à la cauſe

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