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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome V.djvu/225

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LE VIEUX CŒUR ET LE JEUNE CŒUR…

Sa fille parut, puis les domestiques. Il reprit avec un râle lamentable :

— Courez après lui ! rattrapez-le ! Qu’est-ce que je lui ai fait. ? Il est fou ! il s’en va ! Ah ! mon Dieu ! ah ! mon Dieu ! cette fois il ne reviendra plus !

Il alla à la fenêtre qui donnait sur la rue, l’ouvrit de ses vieilles mains chevrotantes, se pencha plus d’à mi-corps pendant que Basque et Nicolette le retenaient par derrière, et cria :

— Marius ! Marius ! Marius ! Marius !

Mais Marius ne pouvait déjà plus entendre, et tournait en ce moment-là même l’angle de la rue Saint-Louis.

L’octogénaire porta deux ou trois fois ses deux mains à ses tempes avec une expression d’angoisse, recula en chancelant et s’affaissa sur un fauteuil, sans pouls, sans voix, sans larmes, branlant la tête et agitant les lèvres d’un air stupide, n’ayant plus rien dans les yeux et dans le cœur que quelque chose de morne et de profond qui ressemblait à la nuit.