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de grands ravages dans l’armée du pacha. S’il faut re— noncer à l’espoir d’obtenir par notre compatriote des lumières directes sur la source présumée du fleuve Blanc, cependant nous en sommes un peu dédommagés puisqu’il est parvenu jusqu’au io*. degré de latitude, à cinq cents lieues de la dernière cataracte ; et qu’il parait avoir souvent marché à proximité de ce fleuve : le lieu de Singuè est à environ cent soixante lieues au-dessus du confluent des deux branches du Nil. Comme nous ne possédions aucune relation dun Européen sur le Nil Blanc y on doit se féliciter de ce que ce voyageur estimable a eu le bonheur de remonter aussi haut dans 1 ? Sud, et la constance de braver le climat, les hasards de la guerre, et les maladies qui viennent d’être funestes à une si grande partie des troupes expédition^ naires. De tous les pays désignés dans sesj lettres ( et ce n’est sans doute que la moindre partie de ceux qu’il a visités ), on en connaissait à peine un ou deux. Le Fazoële (i) était placé beaucoup trop près de Sennâr, dont il e$t séparé par deux royaumesj le pays des louks , peuple païen, doit au contraire descendre deux degrés plus bas. Le pays de Dinkay celui de Dar-foke, celui de Gamamil, les royaumes de Bouroun et de Bertôt, enrichiront cette partie des cartes géographiques , qui la plupart ( et c’étaient les meilleures ), étaient d’une nudité absolue ; tandis que

(i) Dans plusieurs cartes d’Abyssinie, le royaume de Fasocle est appelé Fatuclo : c’est une altération du c en e dans Fazuela. Cette erreur se reproduit sans cesse d’une carte à l’autre.