Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les générations humaines, aux feuilles desséchées que balaient les vents, de même que les gymnosophistes se complaisent dans leur comparaison favorite de la brièveté de la vie, avec une goutte de rosée qui brille et s’évanouit au même instant, sur la feuille tremblante du lotus.

Il nous serait facile de faire de semblables rapprochemens, en parcourant successivement les différentes branches des connaissances humaines, telles que l’astronomie, les mathématiques, la musique, la poésie, tant épique que dramatique, lyrique et érotique, la législation, la morale ; et de prouver que dans toutes ces connaissances, les Indiens ont peu de chose à envier aux Grecs : mais ce travail exigerait trop de tems, et nous préférons jeter un seul coup-d’œil sur quelques points de la mythologie indienne, dont l’identité avec les fables grecques, frappera aussitôt tous les esprits.

Valmiki, l’inventeur de la poésie parmi ces peuples, nous conduit-il en esprit sur la cime élevée du Mérou ? nous nous croyons transportés par Homère, sur le haut Olympe, et assister à l’assemblée de ces dieux, qu’il nous représente sous des couleurs si séduisantes, se nourrissant de la divine ambroisie, comme les dieux de l’Inde se nourrissent de l’Amrit, ou eau de l’immortalité.

Si d’un côté nous voyons Jupiter armé de la foudre ; de l’autre, c’est dans les mains d’Indra, que brille ce redoutable météore ; Indra qui, revêtu d’une immense robe bleue, parsemée d’yeux, et s’appuyant sur l’arc-en-ciel, n’est visiblement que le firmament personnifié.