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Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/142

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marquons en passant, que les cartes ont été défendues à la Chine, avec la même sévérité qu’en Europe, et précisément avec le même succès.

La conclusion à tirer de ces rapprochemens est si naturelle, que divers auteurs l’ont proposée par conjecture, en devançant l’examen approfondi des faits. Je pense l’avoir fortifiée par des considérations et des indices que le défaut d’espace m’oblige à passer sous silence. Je n’en rapporterai qu’un seul, qui n’exigera pas de trop grands développemens : les canons sont la première arme à feu que les Européens aient employée ; c’était aussi la seule que les Chinois eussent connue avant eux. Ceux-ci ont reçu de nous, en retour, la connaissance des fusils et des pistolets, des mortiers et des coulevrines qu’ils nomment encore Franki, en mémoire du peuple à qui ils en doivent l’usage. Ainsi s’est perfectionnée, par un heureux échange, cette invention qui a été, dit-on, si profitable à l’humanité. De même, les Chinois imprimaient alors comme aujourd’hui, avec des planches de bois d’un seul morceau, et c’est aussi par là que la typographie a commencé parmi nous. Il y a ainsi, dans les premiers essais de toutes ces inventions, et dans l’imperfection même des procédés primitifs, des particularités qui trahissent leur origine, et des vestiges de la route qu’elles ont suivie, pour arriver jusqu’à nous.

Mais on ne s’en tient pas à ces probabilités, toutes frappantes qu’elles puissent être par leur concours ; et l’on atteint un point voisin de la certitude, en faisant