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suivans : la ville de Cherkob, située sur les bords marécageux du Dniéper, souffrait beaucoup des tièvres opiniâtres qui y régnaient ordinairement pendant les chaleurs de l’été, et qui même enlevaient beaucoup de monde. M. de Richelieu obtint pour cette ville des privilèges et des secours, qui lui permirent de construire le long du fleuve un quai, et de dessécher, par ce moyen, une grande partie de ces marais, en donnant en même tems un port fort commode au commerce. C’est par les soins de cet administrateur éclairé, que fut établi, sur la côte méridionale de la Crimée, le beau jardin botanique de Nikita, qui aujourd’hui ne le cède à aucun établissement de ce genre en Europe. L’olivier, le laurier, le grenadier et quantité d’autres plantes des pays méridionaux, commençaient à périr, faute de soins, dans cette contrée singulièrement favorisée par la nature. L’établissement dont je viens de parier, servira à conserver et à multiplier ces races précieuses, à en répandre la culture, à acclimater d’autres plantes utiles, jusqu’à présent inconnues dans le pays ; et sous ce rapport les avantages qu’il doit procurer sont incalculables.

L’homme qui tenait entre ses mains le sort d’une vaste et riche contrée, et de près de deux millions d’hommes, qui fondait des villes, faisait élever de tous côtés des édifices somptueux et des établissemens d’utilité publique, qui influaient sur tout le commerce de la mer Noire, n’avait, pour vivre honorablement, que ce que lui accordait la munificence du souverain. Mais Le noble désintéressement de M. le duc de Ri-