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Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/229

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Leucade, quoiqu’il parle avec assez de détails de plusieurs circonstances de sa vie, de sa famille et de ses poésies[1], que la Sapho d’Hérodote est antérieure à celle qu’a chanté Ovide[2] ; et que par conséquent celle-ci est, de plusieurs siècles, postérieure à la première. L’existence de la seconde Sapho remonte pourtant à plus de trois siècles avant J.-C. ; car le poète Ménandre, qui vivait à, la fin du quatrième et au commencement du troisième siècle ayant notre ère, est le premier qui ait parlé du saut de Leucade[3].

Pollux[4] atteste que les Mytiléniens avaient fait graver sur leur monnaie l’image de Sapho. Pollux vivait sous Commode. Cette circonstance est remarquable, par la raison que nous présentons ici une médaille qui a été frappée avec le nom et la tête de Sapho d’un côté, le nom et, la tête de l’empereur Commode de l’autre. En voici la description :

ϹΑΠΦΩ. ΕΡΕϹΙ. Sapho ; les Érésiens. Tête de femme à gauche, le regard élevé, les cheveux noués en houppe par derrière. Revers : ΑΥ ΚΑΙ. ΚΟΜΜΟΔΟϹ. L’empereur César Commode. Tête laurée de cet empereur, à gauche, avec le Paludamentum. Æ. 4. (Voyez la planche.)

Ainsi la médaille confirme l’assertion de Pollux, sinon quant à la ville où elle a été frappée, puisque celle-ci est d’Érésos et non de Mytilène, au moins

  1. Herodot. L. II, § cxxxv.
  2. Heroïd. XXI.
  3. Ὁ μὲν οὐν Μένανδρος, πρώτην ἁλέσθαι λέγει τὴν Σαπφώ. Menander itaque primam Sapho desiluisse isthinc dicit. Strabo, lib. X, p. 452. B.
  4. Onomasticon, lib. IX, §. 84.