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leurs en peau. C’étaient des pièces de peau de certains cerfs blancs qu’on nourrissait dans le parc intérieur du palais. Elles avaient un pied chinois en carré, et elles étaient ornées de peintures et de brodures extrêmement fines. Chaque prince ou grand, et même les membres de la famille impériale qui voulaient faire leur cour à l’empereur, ou qui étaient invités à des cérémonies et à des repas dans le palais, étaient obligés de couvrir d’une de ces peaux, la tablette qu’ils tenaient devant leur visage en présence du fils du ciel. Le ministre de la maison de l’empereur avait fixé le prix de ces phî-pi à 40,000 deniers, ce qui revient à peu près à 300 francs. Ils avaient cours pour ce prix dans le palais et parmi les grands ; mais il paraît qu’ils n’ont jamais servi de monnaie parmi le peuple[1].

Ma-touan-lin rapporte qu’après les années ta-nie (605-617 de J.-C.), jusqu’à la fin de la dynastie des Soui, le désordre général en Chine, étant monté à son comble, on employait toute sorte de choses en guise de monnaie, comme de petits morceaux de fer ronds, des habits coupés, et même du carton[2].

Au commencement du règne de l’empereur Hian-tsoung, de la dynastie des Thang, ou vers l’an 807 de J.-C., le cuivre monnayé étant devenu très-rare[3],

  1. Szu-ki, vol. XXX, page 8. — Thoung-kian-hang-mou, vol. IV, page 67, et l’édition mandchoue, vol. IV, page 65. — Wen-hian-thoung-khao, vol. VIII, page 8. — Khiun-chu-pi-khao, vol. III, p. 13.
  2. Wen-hian-thoung-khao, VIII, 31.
  3. La cause de la rareté du cuivre, qui se fit sentir si souvent en Chine, était principalement la fabrication d’une grande quantité