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quérant et législateur, il domine de l’Euphrate à l’Indus, et des princes de son sang règnent dans l’Inde, dans la Scythie et en Arménie. Après sa mort, les Grecs tentent un dernier effort : la victoire leur sourit un instant ; mais bientôt, l’imprudence de leur chef et des alliés qui viennent des frontières de la Chine, pour combattre sous les drapeaux des Arsacides, mettent fin à une lutte trop inégale, et l’empire de l’Asie reste, sans contestation, aux descendans d’Arsace. La défaite de Crassus et celle d’Antoine, dont la honte ne put être effacée par les victoires de Corbulon et de Trajan, font voir que les Parthes ne dégénérèrent pas. Tant que leur empire subsista, ils furent la terreur des Romains ; jamais leurs dissensions ne favorisèrent les projets des étrangers. C’est chez eux-mêmes qu’était l’ennemi qui devait les terrasser. Un de leurs plus faibles vassaux, Ardeschir, seigneur d’un petit canton de la Perse, accrut peu à peu ses forces, en soumettant d’autres petits seigneurs ; puis, profitant habilement de l’enthousiasme religieux et de la haine que les peuples nourrissaient contre les Parthes, dont ils n’avaient pas oublié l’origine étrangère, il sut se rendre redoutable au grand roi, qui succomba en l’an 226 de notre ère, et laissa l’empire à la dynastie des Sassanides, après que sa race eut occupé quatre cent soixante seize ans le trône de la Perse. La mort du roi des rois n’amena pas la chute totale des Arsacides : les princes de la Bactriane, de concert avec ceux de la Scythie et de l’Arménie, unirent plus d’une fois leurs efforts à ceux des Romains, contre