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Page:Journal asiatique, série 2, tome 7.djvu/206

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d’herbe, leur apprit les SIX SYLLABES et les rendit propres à la délivrance. Puis il vit les trois districts inférieurs d’Amdoo k’hamgang[1] qui ressemblait à un grand parc, il descendit dans ce pays des oiseaux ; leur apprit les SIX SYLLABES, et les rendit propres à la délivrance. De là il se rendit dans le pays de Dieu, (H’lassa), à la montagne rouge (Mar bo ri). Ici, il aperçut la mer d’Otang comme un enfer terrible ; il vit que derechef, plusieurs trillions d’êtres y étaient bouillis, brûlés et martyrisés ; il vit les tourmens insupportables qui leur étaient occasionnés par la faim et la soif, et il entendit leurs vains cris et des hurlemens qui perçaient le cœur. Une larme tomba alors de son œil droit ; cette larme ayant atteint le sol, se changea en la puissante déesse courroucée[2], qui lui dit : « Fils d’illustre origine ! Ne désespère pas du salut des êtres vivans dans l’empire de neige ; je viens à ton secours pour avancer l’œuvre de leur délivrance. » Après ces mots, elle se replongea dans l’œil droit du dieu. C’est elle qui plus tard est devenue la Dâra blanche de Bhalbo. De l’œil gauche du

  1. C’est le Tubet oriental, situé entre la grande rivière Khag bho zzang bo tsiou et la frontière occidentale de la Chine. — Kl.
  2. En tubétain ཁྲོ་གཉེར་ཅན་མ་ T’hro gnêr djian ma, ou la mère brûlante de colère. — Kl.