Page:Journal asiatique, série 2, tome 7.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
( 95 )

de la terre semblaient être rompus, cette nation, répandue sur la surface du globe, a seule, par ses sciences et son commerce, rétabli les relations entre les pays les plus éloignés, et fait revivre dans leur sein les lettres et l’industrie. Malgré Les cruelles persécutions dont elle fut trop longtemps l’objet, elle n’a cessé de demeurer fidèle à la foi de ses pères, de conserver ses mœurs antiques et de répandre ses bienfaits sur le monde entier.

On cherchera vainement, dans les fastes de l’histoire, de quoi satisfaire sa curiosité à cet égard ; le peu de fragmens même qu’on y trouve disséminés, sont tellement défigurés par l’esprit de parti, par les passions et l’ignorance, qu’ils sont devenus méconnaissables.

Ce sont ces considérations qui m’ont suggéré la pensée de répandre une nouvelle clarté sur cette matière. Je n’ai pas reculé devant des travaux longs et pénibles ; j’ai puisé à toutes les sources, dans des relations obscures, dans des documens et des manuscrits poudreux, écrits dans différentes langues, persuadé que les hommes de tous les pays, avides de s’instruire, accueilleront favorablement des recherches qui intéressent l’histoire d’une nation antique, souche de l’existence religieuse de tous les peuples modernes.

Adoptant la méthode qu’a suivie le célèbre Bayle, ftà indiqué à chaque article, dans des notes exactes, les sources où j’ai puisé. Outre le nombre considérable d’historiens israélites anciens et modernes, dont j’ai donné une nomenclature détaillée dans ma préface, j’ai encore consulté les doctes ouvrages de Bartholocci, de Wolff, de Koecher, de Rodriguez ; de Castro, de De-Rossi, etc., qui ont acquis des titres honorables a l’estime et à l’admiration des savans de tous les pays.

Je sens bien qu’en qualité de français, il me convenait d’écrire cet ouvrage dans ma langue ; mais j’ai dû préférer l’idiome hébraïque, afin de rendre mon travail plus généralement utile à mes co-religionnaires répandus dans toutes