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LIVRE CINQUIÈME.

l’accompagnaient furent saisis de crainte et gravirent les montagnes. Plusieurs éléphants, poursuivis avec acharnement, tombèrent dans l’eau et périrent. Quand les brigands furent passés, Hiouen-thsang s’avança lentement avec les marchands, descendit des hauteurs, du côté de l’est, et, bravant un froid rigoureux, continua sa marche à travers mille dangers. Après avoir parcouru ainsi huit cents li, il sortit des monts Tsong-ling et arriva au royaume de Ou-cha (Och — Takht Soleyman).

À deux cents li, à l’ouest de la capitale, il y a une grande montagne hérissée de pics hardis et escarpés, au haut de laquelle s’élève un Stoupa. Voici ce que rapporte à ce sujet la tradition.

Il y a plusieurs centaines d’années, le tonnerre gronda et fit écrouler (une partie de) la montagne, dont les grottes servaient d’asile à un Bhikchou d’une taille extraordinaire, qui était assis les yeux fermés, et dont les cheveux et la barbe descendaient en touffes épaisses et couvraient ses épaules et son visage.

Des bûcherons, l’ayant vu, allèrent en informer le roi qui s’empressa d’aller le Contempler et lui rendre ses devoirs. Cette nouvelle s’étant répandue parmi les magistrats et les hommes du peuple, une foule immense accourut de tous côtés pour offrir ses hommages au Bhikchou qui bientôt se trouva entouré de monceaux de fleurs.

« Quel est cet homme ? » demanda le roi.

— « C’est, répondit un religieux, un Lo-han (Arhân) qui a quitté la famille (embrassé la vie religieuse) et qui,