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Page:Kant - Anthropologie.djvu/157

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146 de l'intelligence.

cachet de l'unité intellectuelle. Le théologien qui dogmatise, le professeur qui enseigne, le juriconsulte qui disserte ou l'avocat qui plaide, doit faire preuve de capacité dans sa libre exposition (par improvisation), comme aussi dans la narration; il doit faire attention à trois choses à la fois: d'abord il doit voir ce qu'il dit dans le moment pour l'exposer avec clarté ; il doit, en second lieu, reporter sa pensée sur ce qu'il a dit, et, en troisième lieu, prévoir ce qu'il veut dire. S'il ne donne pas son attention à Tune quelconque de ces trois choses, pour les lier toutes trois ensemble, il se livre et livre son lecteur à la distraction, et, quoiqu'il puisse être d'ailleurs un bon esprit, il ne peut pas échapper au reproche d'être un esprit confus.

§ XLVII.

Un entendement sain en soi (sans faiblesses intellectuelles) peut cependant avoir des faiblesse par rapport à son exercice, faiblesses qui rendent nécessaire ou l’ajournement de l'exercice de ses droits jusqu'à la maturité, ou même la représentation à sa personne par une autre en ce qui regarde les affaires civiles. L'incapacité (naturelle ou légale) d'un homme d'ailleurs sain d'esprit, en ce qui touche à l'usage propre de son entendement dans les matières civiles, s'appelle pupillarité. Si la pupillarité a sa raison dans le défaut de maturité, elle prend le nom de minorité;