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464 APPENDICES.

qu'elle doit faire pour arriver des reins à la vessie et à se séparer du sang, si elle contient des parties qui ne soient pas assimilées au sang (tel que le vin) et qui occasionnent une irritation des vaisseaux excréteurs; mais le vin est quelquefois employé comme médicament, et alors la prescription de son usage n'appartient pas à la diététique. Ne pas trop se presser d'obéir à l'accès de l'appétit pour Feau (à la soif), qui le plus souvent n'est qu'un effet de l'habitude, et prendre sur ce sujet une résolution ferme, est le moyen de maintenir ce désir dans la mesure du besoin naturel de prendre des liquides avec des aliments solides. Chez la plupart des vieilles gens, d'ailleurs, l'instinct naturel repousse la jouissance des boissons. On ne dort pas bien non plus, du moins pas profondément, si l'on a l'estomac surchargé d'eau, parce qu'elle diminue la chaleur du sang.

On a souvent demandé si, d'après les règles de la diététique, il était permis de ne faire qu'un seul repas dans vingt-quatre heures, comme on ne fait qu'un seul sommeil, ou bien s'il ne serait pas plus salutaire de retrancher quelque chose à l'appétit du dîner, afin de pouvoir faire un repas le soir. Le dernier de ces partis abrège certainement le temps. Je regarde le premier de ces régimes comme préférable à la période moyenne de la· vie, que l'on a coutume de nommer les meilleures années, et le dernier comme plus convenable dans la grande vieillesse. Car, puisque le temps nécessaire pour l'opération des intestins, pendant le besoin de la digestion, s'écoule sans aucun doute plus lentement chez les vieillards que chez les jeunes gens, on doit croire qu'il est préjudiciable à la santé de donner à la nature une nouvel^ tâche par un repas le soir, quand le premier temps de la digestion n'est pas encore écoulé. — De cette manière, on doit considérer comme un sentiment maladif, dont on peut être maître, le désir de manger le soir, après s'être rassasié à midi; tellement que l'on pourrait même prévenir le retour de tels accès, et qu'on ne les sentirait plus qu'en temps opportun.