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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T1.djvu/352

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diques que l’Histoire de ma Vie, où toutes ces difficultés sont racontées d’une manière plus ou moins adoucie, et où nous trouvons beaucoup de lacunes et d’inexactitudes : disons plus, les lettres et l’Histoire de ma Vie se contredisent même assez souvent. Dans l’Histoire de ma Vie, George Sand dit qu’elle s’adressa d’abord, par l’entremise de Duris-Dufresne, à Kératry, l’auteur du Dernier des Beaumanoir, écrivain qui jouissait alors d’une grande réputation, mais aujourd’hui entièrement oublié. Elle raconte comme quoi il la reçut d’une manière fort peu aimable, qu’elle vit, dès l’abord que ce n’était pas le guide qu’il lui fallait, que leurs idées, leurs habitudes et leurs goûts différaient complètement, qu’elle ne remit donc plus les pieds chez lui et qu’elle s’adressa ensuite à de Latouche. Celui-ci rit beaucoup du conseil que Kératry lui avait donné de « ne pas faire de livres, mais des enfants », à quoi elle aurait répondu : « Gardez le précepte pour vous-même, si bon vous semble » ou même, d’après la version de de Latouche : « Faites-en vous-même, si vous pouvez[1] », et que c’est alors que de Latouche l’aida dans les premiers pas à faire dans la carrière littéraire.

Dans la Correspondance de George Sand, nous lisons aussi que de Latouche, pour lequel elle avait une lettre de recommandation, la reçut très aimablement, mais qu’il n’approuva pas son roman (Aimée ?) et la fit entrer dans le journalisme ; qu’il était très sévère et ne lui passait rien, mais que ce fut lui seul qui l’aida en tout et devint aussitôt un ami pour elle.

Mais, par les lettres inédites à son mari[2], nous voyons que

  1. Histoire de ma Vie, vol. IV, p. 122.
  2. Plusieurs, comme nous venons de le dire, parurent dans le Cosmopolis de 1897 où elles furent publiées par le vicomte de Spoelberch qui possède en outre toute la correspondance entre les deux époux.