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Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/187

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des symposies, et, jusqu’à la fin de ses jours, il garda la réputation d’un débauché.

Dans les dernières années de sa vie, il avait pris l’habitude de stationner le soir, près des maisons en construction ; il choisissait, parmi les ouvriers qui quittaient le bâtiment, les plus sales et les invitait à l’accompagner.

Il est bien établi qu’il faisait déshabiller ces journaliers, qu’il leur suçait ensuite l’orteil, et que, par ce procédé, il réveillait son libido qu’il satisfaisait ensuite.


Cantarano a publié aussi dans La Psichiatria (Ve année, p. 207) une observation d’un individu qui, avant de pratiquer le coït, et pour la même raison, suçait et mordait l’orteil de la puella[ws 1] qui depuis longtemps n’avait pas été lavé.

J’ai connu plusieurs cas où en dehors d’autres actes masochistes (mauvais traitements, humiliations), les malades s’adonnaient à ces penchants dégoûtants, et les dépositions faites par ces individus mêmes ne laissent plus subsister aucun doute sur la signification de ces actes malpropres. De pareils faits nous aident à comprendre d’autres cas qui, si on ne les envisageait pas dans leurs associations avec le penchant masochiste à l’humiliation, deviendraient absolument inexplicables[1].

Il est cependant vraisemblable que l’individu pervers n’a pas conscience de la vraie signification de ce penchant, et qu’il ne se rend compte que de son envie pour les choses dégoûtantes. Par conséquent, là aussi il y a masochisme larvé.

À cette catégorie de pervertis appartiennent d’autres cas observés par Cantarano (mictio[ws 2] et dans un autre cas même defæcatio puellæ ad linguam viri ante actum[ws 3], usage d’aliments à odeur fécale pour être puissant), et enfin le cas suivant qui m’a été également communiqué par un médecin.


OBSERVATION 69. – Un prince russe très décrépit a fait déféquer

  1. prostituée
  2. miction
  3. défécation de la fille sur la langue de l’homme avant l’acte
  1. Il y a, dans ces cas, analogie avec les excès du délire religieux. L’extatique religieuse Antoinette Bourignon de la Porte mélangeait sa nourriture avec des excréments afin de se mortifier (Zimmermann, op. cit., p. 124). Marie Alacoque, béatifiée depuis, léchait, pour sa mortification, les déjections des malades et suçait leurs orteils couverts de plaies.