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Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/296

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Voici un autre cas d’éviration avancée sur le chemin de la transformatio sexus paranoïca.


OBSERVATION 101. – Franz St…, trente-trois ans, instituteur dans une école primaire, célibataire, probablement issu d’une famille chargée, névropathe de tout temps, émotif, peureux, ne pouvant supporter l’alcool, a commencé à se masturber à l’âge de dix-huit ans. À l’âge de trente ans se produisirent chez lui des symptômes de neurasthenia sexualis. (Pollutions avec faiblesse consécutive, pollutions qui se produisaient aussi dans la journée, douleurs dans la région du plexus sacré, etc.). Il s’y ajouta encore de l’irritation spinale, des pressions sur la tête et de la cérébrasthénie.

Depuis le commencement de 1885, le malade s’est abstenu du coït qui ne lui procurait plus aucune sensation de volupté. Il se masturbait souvent.

En 1888, commença chez lui la monomanie de la persécution. Il remarquait qu’on l’évitait, qu’il répandait une odeur infecte, qu’il puait (hallucinations olfactives) ; il s’expliquait de cette façon le changement d’attitude des gens à son égard, de même que leurs éternuements, leur toux, etc.

Il sentait des odeurs du cadavre, d’urine corrompue. Il attribuait la cause de sa mauvaise odeur à des pollutions à l’intérieur. Il les percevait par une sensation, comme si un liquide montait du pubis à la poitrine.

Le malade quitta bientôt la clinique. En 1889, il revint pour y être reçu ; il était déjà dans un état avancé de paranoïa masturbatoria persecutoria (monomanie de la persécution).

Au commencement du mois de mai 1889, le malade éveilla l’attention parce qu’il protestait violemment toutes les fois qu’on l’appelait : « Monsieur ».

Il proteste contre cette apostrophe, car, prétend-il, il est femme. Des voix le lui disent. Il s’aperçoit que des mamelles lui poussent. Il y a une semaine, les autres malades lui ont fait des attouchements voluptueux. Il a entendu dire qu’il est une putain. Ces temps derniers il a eu des rêves d’accouplement. Il rêvait qu’on pratiquait le coït sur lui comme sur une femme. Il sentait l’immissio penis[ws 1], et a eu la sensation d’une éjaculation au milieu de son rêve.

Le crâne est pointu, la face est longue et étroite ; bosses pariétales proéminentes. Les parties génitales sont normalement développées.

  1. pénétration du pénis