Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/448

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

testicules a disparu. Il trouve qu’il est maintenant au zéro du sentiment sexuel.

Il croit être débarrassé de la masturbation et de l’inversion sexuelle.

Après la onzième séance, il déclare n’avoir plus besoin des séances médicales. Il veut rentrer chez lui et épouser une fille. Il se sent tout à fait bien portant et puissant. Le malade est renvoyé au commencement du mois de janvier 1890.

En mars 1890, le malade m’écrit : « J’ai eu depuis encore quelquefois besoin de rassembler toutes mes forces morales pour combattre mon ancienne habitude et Dieu merci ! j’ai réussi à me délivrer de ce mal. Plusieurs fois déjà j’ai pu accomplir le coït et j’y ai éprouvé un plaisir assez sérieux. Je compte avec tranquillité sur l’avènement d’un avenir heureux. »


OBSERVATION 135. (Inversion sexuelle acquise. Amélioration notable par le traitement hypnotique.) — M. P…, né en 1803, employé d’un établissement industriel, est issu d’une famille de patriciens très considérée en Allemagne centrale, famille dans laquelle la nervosité et les maladies mentales étaient fréquentes.

L’aïeul du côté paternel et sa sœur sont morts aliénés, la grand’mère est morte d’apoplexie, le frère du père est mort fou, la fille de ce dernier a péri d’une tuberculose cérébrale ; le frère de la mère s’est suicidé dans un accès de folie. Le père du malade est très nerveux ; un frère aîné est gravement atteint de neurasthénie compliquée d’anomalie de la vita sexualis ; un autre frère est l’objet de l’observation 118 de la sixième édition de la Psychopathia sexualis, un troisième frère a une conduite excentrique et aurait, dit-on, des monomanies ; une sœur souffre de crampes, une autre sœur est morte en bas âge de convulsions.

Le malade est taré, car dès sa première jeunesse, il était très bizarre, irritable, emporté ; il faisait à son entourage l’impression d’un individu anormal.

De très bonne heure, la vita sexualis se manifesta chez lui violemment, il est venu à l’onanisme sans y être entraîné. À partir de l’âge de seize ans, ce garçon, très développé pour son âge, fréquentait les bordels de la capitale, profitant de ses sorties du dimanche et des jours de fêtes. Il faisait le coït avec plaisir, et pendant les jours de la semaine, il se satisfaisait par l’onanisme. À partir de l’âge de vingt ans, le malade, devenu indépendant, fit des excès avec des prostituées ; il fut à la suite atteint de neur-